Pour un salarié intérimaire, naviguer entre missions variées et projets professionnels peut parfois manquer de visibilité sur le long terme. Le bilan de compétences offre une pause salutaire : il permet de dresser un état des lieux précis de ses aptitudes, de ses motivations et de ses perspectives d’évolution. Véritable tremplin, il aide à clarifier un projet professionnel cohérent et à renforcer l’employabilité. Découvrez les atouts majeurs de ce dispositif, les conditions pour en bénéficier, ainsi que les bonnes pratiques pour en tirer le maximum.
1. Qu’est-ce qu’un bilan de compétences ?
Le bilan de compétences est un dispositif réglementé (articles L.6313-10 à L.6313-13 du Code du travail) permettant de :
- Analyser ses expériences professionnelles et personnelles,
- Identifier ses aptitudes, ses compétences et ses motivations,
- Construire un ou plusieurs projets professionnels ou de formation réalistes.
Il se déroule en trois phases obligatoires :
- Phase préliminaire : clarification des attentes et définition du cadre du bilan.
- Phase d’investigation : exploration des compétences (tests, entretiens, études de poste), des intérêts et du marché.
- Phase de conclusion : formalisation des axes de progrès, élaboration du projet, plan d’action.
2. Les bénéfices pour l’intérimaire
2.1 Clarifier son projet professionnel
Enchaîner les missions peut laisser peu de temps pour réfléchir à long terme :
- Le bilan structure la réflexion,
- Met en lumière des compétences transférables insoupçonnées,
- Aide à définir un cap clair (reconversion, montée en compétences, spécialisation).
2.2 Renforcer sa confiance et son employabilité
- Valorisation personnelle : mieux se connaître accroît l’estime de soi,
- Argumentaire solide : lors d’un entretien, on sait présenter ses compétences clés de façon impactante,
- Adaptabilité : connaissance fine de son profil pour postuler à des missions mieux ciblées.
2.3 Anticiper l’évolution du marché du travail
Le bilan intègre une étude du marché :
- Tendances sectorielles,
- Métiers émergents,
- Besoins en compétences dans la région ou au niveau national.
Cela permet de se positionner sur des filières porteuses et d’orienter sa formation en conséquence.
3. Modalités et financements
3.1 Modalités pratiques
- Durée : 18 à 24 heures, réparties sur 2 à 3 mois.
- Déroulement : entretiens individuels, tests psychométriques, recherches documentaires.
- Prestataires : organismes certifiés (certification RNQ ou Qualiopi).
3.2 Financements possibles pour l’intérimaire
Source de financement | Conditions principales | Montant / prise en charge |
CPF (Compte Personnel de Formation) | Accumulation d’heures depuis l’entrée sur le marché du travail | Forfait global (souvent 2 000 à 3 000 €) |
OPCO | Selon convention collective de la branche | Peut couvrir 100 % du coût |
Agence intérim et FASTT | Parfois accords spécifiques auprès du FASTT | Aide financière complémentaire possible |
Région / Pôle emploi | Pour les demandeurs d’emploi ou dans le cadre d’une reconversion | Subventions variables selon les régions |
Astuce : Avant de lancer votre démarche, contactez votre conseiller, votre OPCO (AKTO) ou le FASTT pour vérifier les possibilités de prise en charge et éviter toute avance de frais inutiles.
4. Déroulement détaillé
- Prise de contact et cadrage
- Choix de l’organisme certifié, signature d’une convention tripartite (intérimaire, organisme, financeur).
- Entretien téléphonique ou en présentiel pour préciser le besoin et les objectifs.
- Phase d’investigation
- Tests de personnalité et d’aptitudes (motricité, logique, relationnel).
- Entretiens approfondis pour recenser les expériences et repérer les compétences clés.
- Analyse du marché : documentation, échanges avec des professionnels.
- Restitution et plan d’action
- Rédaction d’un document de synthèse (profil de compétences, bilan personnel).
- Élaboration du projet professionnel (objectifs court, moyen et long terme).
- Proposition d’un plan de formation ou de montée en compétences.
- Suivi post-bilan
- Certains organismes proposent un suivi à 6 ou 12 mois,
- Aide à la recherche de formation ou de postes,
- Coaching complémentaire sur la prise de parole en entretien.
5. Conseils pour maximiser l’impact
- Être actif : préparer un carnet de bord dès la phase préliminaire (quotidien professionnel, défis rencontrés, situations clés).
- Jouer la transparence : exposer clairement ses doutes, ses peurs et ses ambitions lors des entretiens.
- S’impliquer dans l’étude de marché : rencontrer des acteurs du secteur visé, participer à des salons ou webinaires.
- Mettre à jour ses outils : CV, profils en ligne (LinkedIn, Indeed), cartes de visite numériques.
- Planifier un suivi : identifiez dès le début qui assurera le coaching ou le suivi à l’issue du bilan.
Conclusion
Le bilan de compétences rassemble tous les atouts pour l’intérimaire désireux de prendre en main sa trajectoire professionnelle : clarté d’objectifs, renforcement de la confiance et identification des leviers de formation. Avec des financements adaptés (CPF, AKTO, FASTT, Pôle emploi), il constitue un investissement accessible et rentable. Pour bénéficier pleinement de ce dispositif, choisissez un organisme certifié, préparez-vous activement et envisagez un suivi post-bilan. Vous voilà prêt(e) à transformer votre expérience intérimaire en véritable valeur ajoutée sur le marché du travail !
FAQ
Q : Qui peut bénéficier d’un bilan de compétences et comment s’y inscrire ?
R : Tout salarié intérimaire est éligible, sans condition d’ancienneté : il lui suffit de choisir un organisme certifié (RNQ ou Qualiopi), de conclure une convention tripartite entre lui, l’organisme et le financeur (CPF, AKTO, FASTT ou Pôle emploi) puis de planifier un entretien de cadrage pour définir ses attentes et objectifs.
Q : Quelle est la durée d’un bilan de compétences et quelles étapes comprend-il ?
R : Le bilan s’étale sur 18 à 24 heures, généralement réparties sur deux à trois mois. Il se compose d’une phase préliminaire de cadrage, d’une phase d’investigation avec entretiens, tests psychométriques et étude du marché, puis d’une phase de conclusion où est remis un document de synthèse détaillant le profil, le projet professionnel et le plan d’action.
Q : Comment financer un bilan de compétences et monter son dossier ?
R : Plusieurs dispositifs peuvent couvrir tout ou partie du coût : le CPF permet d’utiliser ses droits acquis (généralement un forfait de 2 000 à 3 000 €), l’OPCO (AKTO) peut prendre en charge jusqu’à 100 % selon conditions, le FASTT offre des aides complémentaires spécifiques aux intérimaires, et Pôle emploi ou les régions proposent des subventions pour les demandeurs d’emploi ou les reconversions. Il convient de contacter chaque financeur en