Mission annulée à la dernière minute : que faire ?

Dans le monde du travail temporaire, il arrive que tout soit prêt pour démarrer une mission… sauf que, la veille ou le jour même, vous recevez un appel de votre agence d’emploi : la mission est annulée. Une situation frustrante, surtout lorsqu’on a refusé d’autres offres, organisé sa vie personnelle ou avancé des frais.

Mais que dit la loi ? Quels sont vos droits ? Et comment réagir de manière constructive face à une annulation de mission à la dernière minute ? Voici un guide pratique pour mieux comprendre vos recours et les bonnes démarches à adopter.

1. Mission annulée avant la signature : aucun contrat, aucun engagement

Dans les faits, tant que le contrat de mission n’a pas été signé par le salarié intérimaire et l’entreprise de travail temporaire, la mission n’est pas juridiquement engagée. Il ne s’agit pas encore d’un contrat de travail temporaire, mais d’une promesse d’embauche non formalisée.

Conséquence :

Si la mission est annulée avant signature, vous n’avez légalement aucun droit à indemnisation. Cela peut sembler injuste, mais le Code du travail ne reconnaît l’obligation d’exécuter une mission qu’à partir du moment où le contrat est formellement établi.

2. Mission annulée après signature : vos droits selon la situation

Une fois le contrat de travail signé, la donne change. En cas d’annulation de la mission, plusieurs éléments sont à prendre en compte.

A. L’annulation survient avant la date de démarrage

Si l’entreprise utilisatrice ou l’agence décide de ne pas débuter la mission déjà signée, cela peut être considéré comme une rupture anticipée du contrat, sans cause réelle ni sérieuse.

Vous pouvez alors exiger le versement des rémunérations prévues, sauf si un cas de force majeure est prouvé (fermeture de site, catastrophe naturelle, etc.).

B. La mission est annulée le jour J

Le salarié intérimaire est déjà prêt, voire sur place. L’employeur ne peut pas annuler sans conséquences. Dans ce cas :

  • Vous avez droit au maintien de votre rémunération pour la période prévue, même si vous ne travaillez pas.
  • Votre agence d’emploi peut vous reclasser chez un autre client (via une nouvelle mise à disposition), mais uniquement avec votre accord.

3. Quels recours si vous avez subi un préjudice ?

Même sans contrat signé, si vous avez subi un préjudice (par exemple : refusé d’autres missions, engagé des frais, etc.), vous pouvez essayer d’en obtenir réparation.

À envisager :

  • Contacter votre agence d’emploi pour exprimer votre situation calmement.
  • Demander un dédommagement exceptionnel (cela reste à leur discrétion).
  • En cas de signature préalable, un recours devant le Conseil de prud’hommes peut être possible.

Bon à savoir : l’entreprise utilisatrice peut être tenue responsable en cas d’abus répétés, même si la mise à disposition n’a pas eu lieu.

4. Comment prévenir ce type de situation à l’avenir ?

Une mission annulée n’est pas toujours évitable, mais certains réflexes peuvent limiter les risques.

Astuces pour vous protéger :

  • Exigez un contrat signé avant d’organiser vos déplacements ou de refuser d’autres missions.
  • Conservez une trace écrite des promesses (mails, SMS, confirmations).
  • Si vous travaillez régulièrement avec une entreprise utilisatrice, demandez à intégrer un vivier de confiance.

5. Comment réagir dans l’immédiat ?

Restez professionnel

Même si la situation est frustrante, gardez votre calme avec votre agence d’emploi. L’objectif est de maintenir une bonne relation pour les futures missions.

Soyez réactif

Demandez immédiatement si d’autres contrats de mission sont disponibles. Un délai raisonnable de réaffectation peut éviter une perte de revenus.

Actualisez votre statut

Mettez à jour votre profil sur les plateformes pour relancer votre recherche d’emploi dès que possible.

6. Le cas des CDI intérimaires

Si vous êtes lié par un contrat à durée indéterminée intérimaire, c’est-à-dire un CDI avec l’agence, la situation est différente. En cas d’annulation de mission :

  • Vous restez payé même sans mission (période d’intermission).
  • L’agence est tenue de vous proposer un reclassement.
  • La durée totale du contrat de mission ne modifie pas votre contrat de base.

C’est l’un des avantages majeurs du contrat intérimaire en CDI pour sécuriser votre parcours.

7. Sécurité, santé et droit au reclassement

Une annulation de dernière minute peut également générer du stress ou des désorganisations personnelles. Si cette situation se répète, vous avez le droit de :

  • Demander un échange avec le service de prévention et de santé au travail.
  • Signaler tout impact auprès du médecin du travail, surtout si cela affecte votre santé mentale.
  • Vous référer à vos droits selon le droit du travail applicable.

Et en cas d’accident de travail durant un trajet vers une mission annulée, certaines assurances peuvent considérer cela comme un accident du travail. La vigilance s’impose donc.

Conclusion

L’annulation d’une mission à la dernière minute est une situation délicate, mais encadrée. Vos droits dépendent principalement du contrat de travail signé ou non. Garder son sang-froid, connaître la réglementation et dialoguer avec son agence sont les meilleurs réflexes à adopter.

Dans tous les cas, gardez vos preuves, soyez actif dans votre recherche d’emploi et exigez un traitement respectueux. Le travail temporaire repose sur une confiance mutuelle que chacun, agence comme salarié, doit nourrir au quotidien.

FAQ

Q : Est-ce qu’une mission annulée sans contrat signé peut donner lieu à une indemnité ?

R : Non, en l’absence de contrat, vous n’avez pas de fondement juridique pour exiger un paiement. Toutefois, certaines agences d’emploi  peuvent proposer un geste compensatoire si le désistement vient de l’entreprise.

Q : Et si la mission est écourtée sans raison valable ?

R : Une rupture de mission anticipée injustifiée, après signature du contrat, peut être contestée. En fonction des cas, vous pouvez exiger la rémunération totale prévue, sauf faute grave, force majeure ou fin anticipée prévue contractuellement.

Q : Peut-on refuser de travailler avec une entreprise qui annule régulièrement ?

R : Oui, vous êtes libre de refuser une mise à disposition auprès d’une entreprise utilisatrice si vous jugez le comportement abusif. Parlez-en avec votre agence d’emploi pour qu’elle tienne compte de vos préférences dans les futures missions.

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